
Vidéos associées :
Les États-Unis ont lancé ce vendredi un message fort au régime cubain à la veille du vote annuel de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la résolution contre l'embargo américain, une rencontre que La Havane a historiquement transformée en tribune de propagande politique.
"Voter avec le régime cubain signifie soutenir sa répression contre les leaders religieux, les Damas de Blanco, l'UNPACU, le Mouvement San Isidro et tous ceux qui, en Cuba, ont suffisamment de courage pour faire entendre leur voix pour la cause de la liberté", a publié sur le réseau social X le Bureau of Western Hemisphere Affairs du Département d'État.
Le message, répliqué par le sous-secrétaire Brian A. Nichols, marque un changement de ton dans la stratégie de Washington, qui cherche à diminuer le soutien international à La Havane lors de la votation prévue pour le 29 octobre prochain.
Pendant ce temps, le régime cubain a de nouveau activé sa machinerie diplomatique et médiatique pour condamner l'embargo, insistant sur le fait que les sanctions entraînent des “pertes de millions” et des “dommages accumulés” à l'économie nationale. Cependant, aucun des chiffres présentés n'a été vérifié de manière indépendante.
Selon sa narration habituelle, le Ministère des Relations Étrangères (MINREX) affirme que l'embargo a généré des pertes de plus de 7,500 millions de dollars au cours de la dernière année et un dommage total de plus de 170 milliards depuis son application, des chiffres qui manquent de soutien technique ou académique.
Les États-Unis, pour leur part, ont insisté sur le fait que l'embargo n'empêche pas la vente d'aliments, de médicaments ou d'équipements humanitaires à Cuba, et rappellent que le pays maintient un flux commercial régulier avec l'île sous des licences humanitaires qui ont même augmenté de 16 % en 2024.
Selon le Département de l'Agriculture (USDA), en 2024, les exportations américaines vers Cuba ont dépassé les 370 millions de dollars, principalement en poulet congelé, maïs, blé et soja. Washington assure que la véritable cause de la crise cubaine réside dans son modèle politique et économique, et non dans les sanctions.
L'approche diplomatique de l'administration américaine cherche à isoler le régime cubain sur la scène internationale et à souligner son alliance avec la Russie dans la guerre contre l'Ukraine.
Un câble filtré par Reuters indique que le Département d'État a instruit ses ambassades de persuader les gouvernements alliés de s'abstenir ou de voter contre la résolution cubaine.
Dans le document, Washington soutient que Cuba “ne peut plus se présenter comme une victime”, mais qu'elle agit comme complice de Moscou en permettant le recrutement de centaines de cubains qui combattent aux côtés des troupes russes, une pratique dénoncée comme traite des êtres humains dans le dernier Rapport sur la Traite (TIP) 2025.
L'objectif, selon des analystes consultés par CiberCuba, n'est pas de renverser le résultat —qui devrait encore montrer une majorité de votes en faveur de La Havane—, mais d'ero der la légitimité morale d'un régime qui se présente comme une victime de l'embargo tout en entretenant des alliances avec des dictatures et en réprimant sa population.
Des sources diplomatiques indiquent que, bien que le résultat à l'ONU soit symboliquement favorable à Cuba, le soutien pourrait être réduit si certains pays européens ou latino-américains choisissent de s'abstenir afin de ne pas s'aligner avec un allié de Vladimir Poutine.
Archivé dans :